Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le quartier Lafarge à Hussein-Dey, que l'on appelait également le Pont,  devait son nom à l'entreprise LAFARGE, qui y avait implanté, dans la décennie 1880, une importante usine modèle où, avec le ciment blanc et le ciment Portland de Lafarge, était fabriqués les carreaux de ciment aux couleurs et dessins si variés, les tuyaux de ciment comprimé ou armé dont l'emploi était très répandu, et enfin, les matériaux et ornements de toutes sortes, utilisés couramment dans la décoration des habitations et monuments.

L'Origine du Quartier LAFARGE.

L'entreprise appartenait à la famille PAVIN de LAFARGE, une famille d'origine Ardéchoise comme Auguste BLACHERE.

A l'origine, avant 1830, Auguste Pavin de Lafarge était propriétaire des carrières de la montagne Saint-Victor qui dominait le Rhône entre Le Teil et Viviers.
Leur rendement était alors médiocre : elles n'étaient exploitées que par un petit chaufournier qui assurait seul l'ensemble du travail.

Tournant majeur de l’histoire politique française, la révolution de juillet 1830 est également un événement décisif dans la constitution de l’entreprise Lafarge. A l’avènement du Roi Louis-Philippe, les Pavin de Lafarge, légitimistes convaincus et fervents partisans du comte de Chambord, choisissent alors de délaisser leurs carrières administratives et militaires. Refusant de prendre part à un régime qu’ils désapprouvent, Joseph-Auguste Pavin de Lafarge et ses six enfants se retirent sur leur terre ardéchoise de Lafarge, près de Viviers, et se lancent progressivement dans l’aventure industrielle.

En 1833, Léon ( 1806 - 1877) Officier d'Artillerie - Polytechnicien et son frère Édouard Pavin de Lafarge obtiennent de leur père de reprendre en main l’exploitation des carrières de Lafarge et des modestes fours à chaux, jusqu’ici laissés à bail et que la qualité de la pierre et leur emplacement stratégique sur le Rhône et la voie ferrée du Paris-Lyon-Marseille ne tardent pas à faire prospérer.

En 1848, les deux frères officialisent leur association en créant la société Lafarge Frères et poursuivent le développement de l’usine de Lafarge en construisant de nouveaux fours. Il faut cependant attendre 1864 et une commande de 110 000 tonnes de chaux pour la construction du canal de Suez pour que la modeste entreprise familiale réalise son premier décollage et fasse évoluer ses statuts vers une société en nom collectif  L. et E. Pavin de Lafarge.

La transformation de la société en commandite par actions marque une étape importante du développement de Lafarge. L’essor pris à la fin des années 1860 et les problèmes de succession posés par le décès en 1877 de Léon Pavin de Lafarge confronte pour la première fois l’entreprise à l’étroitesse des structures du nom collectif. Afin d’assurer la continuité de la direction et poursuivre le développement commercial de l’affaire, les gérants décident ainsi en 1884 de la transformation de la société en une commandite par actions.

Placées sous le signe du ralentissement de la grande dépression, les années 1880 ne marquent pas une période de réelle croissance économique pour Lafarge, mais incarnent en revanche une phase d’expansion physique. À cette date, le marché des liants n’est encore qu’un ensemble de petites industries locales et éparpillées qui produisent majoritairement de la chaux, un produit sur lequel Lafarge s’est construit une solide renommée qualitative au-delà même des frontières nationales. S’il existe quelques ententes entre producteurs sur la fixation des prix au sein de ces marchés locaux aux tendances oligopolistiques, c’est sur une stratégie plus offensive de croissance externe que Lafarge choisit d’assurer son développement. Profitant de l’affaiblissement de certains concurrents, la société se lance à la conquête des marchés du Sud-Est par une série d’opérations de fusions-absorptions d’entreprises voisines (Meysse, Cruas, Le Teil) ou plus éloignées (Vitry-le-François, les Portlands méridionaux, Baus-Roux). Enfin, grâce à son alliance marseillaise avec les transporteurs maritimes Daher, elle commence à prendre pied en Algérie et en Tunisie à travers deux usines dédiées à la fabrication de carreaux de céramique, à Hussein-Dey et de Bab-el-Khadra, et destinées à lui assurer des débouchés pour son nouveau ciment blanc mis au point en 1887.

 

Sources :

  • Les entreprises coloniales Françaises :

http://www.entreprises-coloniales.fr/afrique-du-nord/Lafarge-Hussein-Dey.pdf

  • Généalogie famille PAVIN de LAFARGE :

https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&p=leon+joseph+gabriel+auguste&n=pavin+de+lafarge

  • Lafarge : De l’entreprise familiale à la multinationale (1880-1947) :

http://theses.enc.sorbonne.fr/2011/cartier

 

 

Tag(s) : #NOS QUARTIERS

Partager cet article

Repost0