SCOTTO Jean Baptiste Joseph nait à Hussein-Dey le 1er avril 1913. Il est le fils de Mathieu SCOTTO et d'Antoinette GALIERO, mariés à Hussein-Dey le 20 décembre 1910.
Son père Mathieu Nicolas est né aussi à Hussein-Dey, le 22 octobre 1883. Ses parents sont des émigrés Italiens originaires de la région de Naples. Il tient le café de la Saint Jean surnommé « Chez Mathieu ». C’est un ancien combattant, mutilé de guerre, infiniment respecté qui jouit dans la commune de l’estime générale. Il décède le 20 juin 1938, à l’âge de 55 ans.
Sa mère Antoinette Marie voit le jour, à Mustapha, dans le quartier du ruisseau, le 3 septembre 1885. Ses parents sont tous deux natifs d’Alger, mais les grands parents sont aussi originaires de la région de Naples.
Mathieu a aussi un autre enfant : Une fille Vicente Marcelle née le 2 mars 1912.
Le café de la Saint Jean à Hussein-Dey
La famille SCOTTO observe la religion, aussi c’est à l’école du Sacré-Cœur que le petit Jean débute son parcours scolaire. C’est un tout petit établissement d’Hussein-Dey, tenu par des frères maristes sécularisés à la suite des lois de 1880 et 1904 interdisant l’enseignement aux congrégations religieuses.
Il effectue sa première communion le 17 mai 1923, puis, à l’automne 1925, il entre au petit séminaire de Saint Eugène, suivi 4 ans plus tard, en octobre 1929, de l’entrée au grand séminaire d’Alger.
Un intermède dans cette vie de séminariste, en 1934-1935, au service militaire qu’il effectue au 24ème bataillon de chasseurs alpins.
En octobre 1935, libéré du service, il reprend sa place au séminaire pour une dernière année de formation qui le conduira à l’ordination sacerdotale.
C’est le 29 juin 1936, en la grande cathédrale d’Alger, qu’il est ordonné prêtre, avec 5 autres compagnons, par Monseigneur LEYNAUD, Archevêque d’Alger depuis 1917.
A la suite de son ordination, il est nommé vicaire à la paroisse Saint Charles de l’Agha, située plateau Saulière, un quartier huppé d’Alger.
Puis, survient la déclaration de guerre, le caporal SCOTTO est mobilisé dans un régiment de tirailleurs et s’embarque le 19 septembre 1939 pour le midi de la France. Suite à une offensive Allemande, il est d’abord blessé puis fait prisonnier. Il parvient à s’échapper et, le 24 septembre 1940, il est de retour à Alger.
En 1942, quelques jours avant le débarquement des Américains en Afrique du Nord, l’abbé SCOTTO, jusqu’alors vicaire est nommé curé : curé de Birmandreis.
En 1943, il part comme combattant sur le front de Tunisie avec des morceaux de l’Armée française. Affecté à l’infirmerie et nommé sergent entre temps, il reste en Tunisie jusqu’à la reddition des Allemands et des Italiens, le 11 mai 1943.
Puis une nouvelle étape commence. De Lattre de Tassigny est à Alger pour former la première armée avec un certain nombre de divisions. Jean SCOTTO est nommé comme aumonier au 9ème régiment de chasseurs d’Afrique qui appartient à la 1er division blindée.
Avec elle, il débarque sur les côtes de Provence le 15 août 1944 et c’est l’attaque, la libération de Marseille, la montée victorieuse le long de la vallée du Rhône, puis la pointe sur l’Alsace et à la fin de l’hiver 1944-1945, le franchissement du Rhin et l’entrée en Allemagne.
A mesure qu’il pénètre en pays ennemi, il sent son patriotisme se refroidir. Il y a la joie de la victoire mais aussi le spectacle de la dévastation, des pillages et des exactions sexuelles de certains libérateurs à l’encontre de la population.
Libéré, il rentre en Algérie pour poursuivre son activité de curé de Birmandreis.
En 1949, L’abbé SOULIER, curé d’Hussein-Dey étant parti, Jean SCOTTO est nommé à sa succession. A l’époque, la commune est dirigée par une municipalité Socialo-Communiste conduite par le Maire Henri PRINCE, ce qui fait qu’on la surnomme « Hussein-Dey la Rouge ».
Jean SCOTTO connait bien Hussein-Dey et les couches stratifiées de sa population :
Une bourgeoisie argentée, pas très nombreuse, française de souche, établie là depuis deux ou trois générations. Ce milieu essaie d’influencer la politique et pressent déjà que ce curé sera moins accommodant que le précédent.
A l’étage au dessous, la nombreuse et vivante population des pieds-noirs donne le ton et crée le climat. Parmi ces gens, pas riches du tout, beaucoup sont originaires d’Italie, d’Espagne, des Baléares, de Malte. Ce sont des petits artisans et des cultivateurs.
Enfin, il existe aussi des prolétaires, plutôt Espagnols et Italiens. Chez ces derniers on note un grand désir d’assimilation. Ils travaillent dans les fonderies et l’industrie du bois.
Installé à Hussein-Dey, le père SCOTTO sera rejoint en 1949 par deux vicaires : les pères Guy MALMENAIDE, un Auvergnat et Honoré SARDA, un Ariégeois originaire de Lavelanet. L’année suivante, en 1950, le Père Henri BONNAMOUR, un Lyonnais viendra compléter l’équipe.
Fin de la première partie.
Acte de naissance de Jean SCOTTO
Sources :
- Archives Nationales d'Algérie.
- Jean Scotto Curé Pied-Noir Evêque Algérien éditions DESCEE DE BROUWER